galoubet tambourin

Galoubet tambourin

Le Galoubet-Tambourin est l'instrument traditionnel de Provence.


Le Tambourinaire , le joueur de Galoubet-tambourin, est en quelque sorte un double instrumentiste : Flûtiste, il joue du galoubet de sa main gauche, et percussionniste, il touche le tambourin avec la « masseto » qu'il tient dans sa main droite.

LE GALOUBET


Dénomination :


Le terme de galoubet est en fait assez récent. Au cours des siècles et des pays, il fut appelé flûte à une main, flahutet, Grande tibie, spiegfel, flûte de tambourin, flageolet, et surtout flûtet.


Définition :


Le galoubet (ou flûtet ), qui joue la mélodie, fait parti de la famille des instruments à vent à sifflet. C'est une petite flûte à bec (d'environ 30 cm) à trois trous (deux dessus est un dessous) qui se joue à une main


Description :


Le galoubet se compose du bec (ou sifflet), de languette, du canal, de la fenêtre, du biseau, du corps, des trous mélodiques, d’une ou deux viroles de maintien et d’un pavillon.


Matériau :


Il est traditionnellement tourné dans un bois dur. Il peut-être fait dans une essence locale, tel le buis, l'olivier, l'amandier ou dans un bois plus " exotique " comme l'ébène.


La languette (partie du bec en contact avec les lèvres) est en bois de Cade, appelé aussi genévrier provençal.


Tenue :


Le galoubet est tenu par la main gauche. Le bec doit reposer entre les lèvres soigneusement fermées, alors que l’extrémité est tenue entre les deux bagues (ou viroles) par le petit doigt (au-dessous) et l’annulaire (au-dessus). Le majeur et l’index bouchent les deux trous de dessus, le pouce obture celui de dessous. Il faut tenir le galoubet légèrement incliné par rapport au plan des lèvres, mais droit dans l’axe du corps, les doigts arqués sans raideurs.


Tonalité :


Le galoubet est un instrument transpositeur qui existe dans plusieurs tonalités. La tonalité du galoubet dépend de la longueur de son tube. Plus il est long, plus il est grave. Plus il est court, plus il est aigu. Le galoubet le plus utilisé en Provence est le Galoubet en Si dit de ton « Si Saint-Barnabé ».


 Tessiture :


Le galoubet provençal a une tessiture ( ou ambitus) d'une octave et demie, soit douze notes qui vont du Mi bémol première ligne au Si bémol au-dessus de la portée.

Cette étendue est rendue possible par le principe des sons harmoniques.

Ce principe permet l'obtention de plusieurs notes avec le même doigté en augmentant seulement l'intensité du souffle. Ainsi, sur le galoubet, en faisant seulement varier la puissance du souffle, l'instrumentiste peut jouer jusqu'à six notes pour un même doigté.

On obtient toutes les altérations (tous les degrés chromatiques) par la technique des demis-trous.


Entretien :


Comme tous les instruments de bois, les galoubets s’usent. Pour augmenter leur « durée de vie », voici quelques précautions élémentaires qui permettent de maintenir son instrument en bon état.

-les galoubets sont très sensibles aux variations de température. Ne pas les exposer au soleil ou à la chaleur d’un foyer.

-Essuyer l’intérieur du galoubet avec un petit écouvillon après le travail.

-Humecter les instruments de temps à autre avec de l’huile de paraffine ou de l’huile d’amandes douces pour nourrir le bois.

-Ne pas toucher à la languette et à la lumière du galoubet.

-Ranger les instruments après usage dans une trousse imperméable à l’abri de l’air et de la lumière.

LE TAMBOURIN


Définition :


Le tambourin est un instrument à percussion qui a pour rôle de jouer un bourdon rythmique accompagnant toujours la mélodie du galoubet.


Description :


Il est composé d'un fût cylindrique, de deux peaux montées sur des cercles et tenues par des cerceaux peints traditionnellement en rouge, d'une chanterelle (un timbre), d'un système de tension et d'une bretelle pour porter le tambourin. La bretelle est reliée au fût par les " regancho ".

La peau de dessus, la plus fine, sur laquelle vibre la chanterelle, est une peau de veau mort-né. Celle du dessous, plus épaisse, est une peau de chevrette.

En général, il mesure 70 cm de hauteur, et 35 cm de diamètre.

Un petit trou ménagé dans le fût (sous la bretelle) permet de réguler la pression interne de l'instrument. On le nomme l'évent acoustique ou l'âme du tambourin.


Fabrication et sculpture :


Le tambourin provençal traditionnel est fait de cinq planches de noyer, ou de hêtre sculptées, puis collées et cintrées. Le fût du tambourin est finement sculpté, en général avec des filets, des ondes, des perles.

Depuis le XVIII ème siècle, le motif de bretelle est encore plus richement sculpté.

Le célèbre facteur d'instrument Marius Fabre ( 1909-1999, Barjols) a développé un art inégalé pour personnaliser cette partie du tambourin à la demande du musicien.


Accord du tambourin :


Le réglage du tambourin est assuré par un système de coulants. Par l'action de ce système de tension, dix tirants (ou coulants) permettent de tendre ou détendre les peaux. Quand on monte les coulants, on tend la peau, et le son devient plus aigu.

La chanterelle est la ficelle de chanvre tendue sur la peau de frappe qui doit vibrer en continue, pour former un son " Strangulant ".


Tenue :


Le tambourin se pose dans le pli de l'avant-bras du bras gauche. C’est donc le même bras qui tient le galoubet et le tambourin.


En résumé, quelques particularités :


Comparé aux autres tambours, le tambourin provençal possède quelques particularités :

-ses grandes dimensions (70/30 cm),

-le système de tension (tendre les tirants vers le haut)

-la chanterelle (qui constitue le bourdon) se trouve sur la peau de frappe,

-les fines sculptures du fût, le plus souvent de style Louis XVI (fin XVIII ème siècle) qui demandent un véritable travail d'ébénisterie et qui sont un modèle d’art provençal.


 Entretien :


Le tambourin exige respect et soins :

-Le fût s’entretient comme un meuble. Le cirer de temps en temps lui rendra son éclat.

-Toujours détendre les peaux en abaissant progressivement et diamétralement les passants, quand on a fini de jouer.

-Ne jamais laisser l’instrument excessivement exposé à la chaleur, au soleil, ou à l’humidité.

-Ne jamais suspendre un tambourin incliné par la bretelle : les cercles tendeurs finissent par se déplacer et se déformer.

- Si les peaux se mouillent accidentellement, les laisser sécher naturellement à l’air et à l’ombre, loin de toute source de chaleur, et ne se servir à nouveau de l’instrument que les peaux bien sèches.

LA MASSETO


C’est la baguette fine avec laquelle on " touche le tambourin". Elle se tient de la main droite et mesure entre 35 et 40 cm (sa longueur doit être égale au diamètre du tambourin).

Elle est composée de trois parties :

-la pomme (qui sert de contrepoids)

-la tige fine en bois dur

-le gland d'os, d'ivoire ou de bois dur.


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