Fêtes de noël

Les traditions de Noël en Provence

Les traditions de Noël en Provence commencent dès le 4 décembre avec le blé de la Sainte Barbe.Dans des petites assiettes en terre cuite ou en étain, on place une mince couche de coton qu’on imbibe d’eau, on sème par-dessus des grains de blé ou des lentilles, qui ensuite dresseront de minces tiges vertes. Ces petits jardins seront placés près de la crèche et sur la table du gros souper. Cette tradition sert à tester les semences et constitue le présage pour la prospérité de la famille : « Quand lou blad vèn ben, tout vèn ben ». (Quand le blé vient bien, tout vient bien).


Dans les jours précédant la Noël, la crèche provençale est réalisée. Cette crèche représente en général un village. Les décors sont faits d’écorces d’arbre, de mousse, de branchages, de pierres... La Sainte Famille est mise en avant et est placée dans une grotte ou une étable. Le peuple apportant les offrandes est orienté vers la Sainte Famille (le Ravi, les bergers, le tambourinaire...), tandis que les brigands et bohémiens resteront dans les montagnes. Les trois Rois Mages rejoignent la crèche le 6 Janvier, jour de l’Epiphanie. La crèche prend fin le 2 Février qui est le jour de la Chandeleur.


Le 24 Décembre au soir, sont pratiqués le cachio fio, le gros souper suivi des treize desserts et enfin la messe de minuit.


Le cachio fio est la bénédiction d’une bûche d’un arbre fruitier (cerisier, poirier...). Cette bûche est portée par le plus âgée et le plus jeune de la famille. Tout deux font trois fois le tour de la pièce. L’aïeul arrose de vin cuit la bûche en disant : «  Diéu nous fague la gràci de vèire l'an que vèn, Et se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens !» (Dieu nous fasse grâce de voir l’an qui vient, et si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins) et jette la bûche au feu.

Le gros souper est un repas « maigre » qui se mange sur trois nappes qui représentent la Sainte Trinité (Père, Fils et Esprit Saint). Ce repas est composé de légumes du jardins (épinards, blettes...), de côtes de cardes (à déguster avec l’anchoïade), de morue et d’escargots.


La tradition veut qu'après la messe de minuit les convives partagent ensemble les treize desserts.


Parmi eux, nous trouverons obligatoirement


-Les « quatre mendiants » : ainsi dénommés par allusion à la couleur des vêtements  des quatre ordres mendiants (les raisins secs pour les Dominicains, les noisettes pour les Augustins, les amandes pour les Carmes, les figues sèches pour les Franciscains),

-Les deux nougats (blanc et noir)

-et la pompe à l'huile.


Pour les six desserts manquants ceux ci pourront varier selon l'endroit et les moyens (dattes, fruits de saisons, ganses, calissons, pâtes de fruits, abricots secs, etc.)


La tradition de la messe de Minuit en Provence :


La messe de Minuit a une place prépondérante dans les fêtes de Noël en Provence.


Elle se déroule le soir du 24, entre le gros souper et les treize desserts. Tous les habitants valides s’y rendent à pied, de l’oustaù à l’église. Dans de nombreuses églises, est organisée  la cérémonie de « l’ouferto calendalo» qui précède l’office religieux. L’ « ouferto calendalo » consiste à recréer une crèche vivante, chacun apportant des présents, le fruit de leur terroir ou de leur labeur à l’enfant Jésus.

Dans certaines villes, on célèbre des cérémonies particulières (offrande d’un agneau vivant, de poissons…).

Pendant la messe, on chante différents noëls religieux, ou populaires, en latins ou en provençal, les plus célèbres étant ceux de Saboly.

La tradition rapporte la messe de Minuit, était aussi celle de toutes les fantaisies ; les dévotes avaient grandement à craindre des petits garnements qui faisaient de nombreuses farces, comme mettre de l’encre dans les bénitiers ou bien coudre les robes voisines…


Bibliographie : Ouvrages de références :


Les traditions de noël en Provence, Numéro spécial de La Revue Lou terraire.


En Provence, à Noël.., André Bernard


«  Le folklore de la Provence », Claude Seignolle


Le Texte de l’ offerto a été spécialement écrit par le docteur Ciamin pour La Miougrano de Fréjus. Il est lu uniquement le soir de Noël en la Cathédrale Saint-Léonce.


Il y a de cela très longtemps, une nuit comme cette nuit, alors que les soldats et les marins de Forum Julii emplissaient les rues de leurs bruits et de leur gaieté, très loin ….au bout de la mer que peuplaient les étraves des galères, plus loin que la dernière crête de la dernière vague, dans un petit village de Judée et dans une étable naissait un enfant. Sa mère le coucha dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie et cet enfant était Dieu.


Ce soir, nous voici assemblés, non pour commémorer un anniversaire, mais pour nous rendre devant Dieu vivant.

Il n’est ni temps, ni espace pour la puissance du Seigneur. Noël est ce soir, au milieu de nous et Jésus va de nouveau, ce soir, être présent sur cet autel. Présent comme il l’était, il y a 2000 ans, dans la crèche de Bethléem.

Seigneur, ton peuple de Provence, ton peuple de Fréjus, va t’offrir au rythme antique de la tradition, son offrande.

Fais qu’elle soit portée à ta face, avec celle des bergers de Bethléem ,avec celle de tout ton peuple, de tous ceux qui ce soir célèbrent ton Nom, de tous ceux qui nous ont précédés sous le signe de la foi.



1) Agneau de Dieu, voici l’Agneau. Nous le gardions quand Ton ange est venu nous porter la Bonne Nouvelle .Il est le plus beau du troupeau. Il est blanc comme notre âme au premier jour, il est doux. il est tout petit et tient encore sur mal sur ses pattes. Il est tout tremblant et tout bêlant comme nous même au seuil de Ta Grandeur.


Bergers 


2)  Voici le pain et le vin, l’ail et l’oignon, l’huile et le sel .Nous avons labouré la terre, semé le grain, moissonné les blés, pétri la pâte, chauffé le four. Nous avons fauché les prés de la plaine, taillé le cep sur la colline, vendangé la grappe, ramassé les olives. Nous avons foulé, hersé, écouvillonné, engrangé, battu, étendu, séché, moulu. Nous avons tourné les pressoirs.

Seigneur, voici le pain et le vin, l’ail et l’oignon, l’huile et le sel, la nourriture et le travail de hommes.


Le travail des hommes 


3) Voici les noix, les amandes, les noisettes et les figues sèches, la pompe et les nougats, les raisins doux comme Ta Parole et les oranges que nos filles ont cueillies dans le fond des jardins. Les fruits de notre sol, les desserts de notre table, toutes nos pauvres joies d’enfant guettant les friandises.


Les desserts 


4) Voici le miel ; les abeilles, pour Toi, ont butiné les fleurs. Le lait de la vache, de la chèvre ou de la brebis, le fromage qui revient de l’alpage, le broussin qui sent bon les veillées d’hiver, l’œuf de la poule , de la cane ou de la faisane, l’offrande des bêtes nos amis.

L’alouette du matin crie ton Nom et le rossignol du soir fait monter dans la nuit le son pur de tes louanges.


Les animaux 


5) Voici le mortier où nous faisons l’aioli : il est de marbre pur. L’oule où doucement, le soir mijote le pot au feu ou la soupe au pistou, la pignato ou la casseto, lou toupin ou la sartan.

Voici la bassinoire pour chauffer pitchoun tes petits pieds bleuis par le froid de l’hiver et la bise qui siffle.

Voici les objets familiers de nos maisons humaines que nos femmes ont marqués du labeur quotidien toujours recommencé.


Travail des femmes 


6)Voici , Seigneur, le thym que le lièvre ou la hase ont brouté, le romarin ,la sauge et le laurier, la farigoulette et le pebré d’ail, la myrte et l’encens, la cassis et la verveine.

Voici le parfum de la colline, le parfum de la Patrie qui enivre nos cœurs, le parfum de la Provence qui chante les odeurs.


Bonnes herbes 


Voici Seigneur un peu de bois mort, même lui n’est pas inutile car il s’élève en flammes hautes et, en mourant dans l’âtre, il nous donne le feu.

Voici, Mon Dieu, un petit brin de buis : c’est lui qui nous bénit dans nos dernières heures humaines.

Voici notre mort Seigneur. Fais nous passer le seuil et gagner Ton royaume.


Trio


Et à ce seuil il n’y a plus rien.

Là pourtant nous te donnons encore nos danses, nos musiques et nos chants, notre joie et notre amour, notre sourire et notre foi, car, à toi seul , Enfant couché dans cette crèche appartiennent :


Le Royaume, la Puissance et la Gloire


Solo Musique


Solo Danse


Chant

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